« Elisa » Gainsbourg.

French actress and singer Charlotte Gainsbourg poses prior to the opening ceremony of the « Maison Gainsbourg », the first cultural institution dedicated to her father, late artist Serge Gainsbourg (1928-1991) at his former house in Paris on September 14, 2023. (Photo by ALAIN JOCARD / AFP)

Merci à Charlotte Gainsbourg, qui a fait ouvrir au public, la maison de son père rue de Verneuil !

La Révolution des Oeillets a 50 ans !

Zeca Afonso photographié par Eduardo Gageiro au « Coliseu dos Recreios » le 29 mars 1974

Le 29 mars 1974, moins d’un mois avant la chute de la dictature portugaise, au Coliseu dos Recreios, apothéose au son de « Grândola Vila Morena », un épisode qui a peut-être été décisif pour le le rôle principal que la chanson aurait dans les années suivantes. Des milliers de voix ont chanté trois chansons de José Afonso», dans un acte collectif, spontané et enthousiaste… 

Unanimité du public dans les applaudissements…Tout le monde chantait et se tenait par les bras, se balançant « au rythme lent et sérieux de la chanson de l’Alentejo ». 

Quand ce fut au tour de Zeca Afonso de chanter, c’était comme si la chaleur avait envahi la salle, […] comme si à Grândola c’était le plein été»…

Dans la salle, on voyait, dans le public des corps serrés les uns contre les autres suivant le rythme. Aux côtés de Zeca Afonso, de nombreuses voix se sont élevées. 

Mais il ne s’agissait pas seulement d’un ensemble de voix. C’était comme une grande chanson collective…

La musique des mots.

Et toi, qui viens jusqu’à moi, je te donne mes mots, écoute-les, relis-les, redis-les, ils t’emporteront volontiers là où l’on est heureux…

Les mots, jamais ne meurent ni ne fanent, ils sont vivifiés par celui qui les reçoit, celui qui les aime et se laisse conduire aux portes du rêve…

Cadeau de mots est ineffable, au cœur du partage, au bord de l’inclination absolue…

J’aime les livres…

« J’aime les livres où dorment les mots, les mots qu’ils gardent en silence, pour l’éternité…

J’aime Rimbaud éternel, Gide éternel, Baudelaire éternel, Jacques Prévert, Boris Vian, François Villon éternels… Je les aime tous, ceux-là et les autres, pour leur fidélité et leur constance à m’attendre sans impatience… J’ouvre les livres, le cœur battant, en sachant que je les trouverai pareil à hier, toujours avec un plaisir grandissant, sans réelle surprise, mais dans la même attente… L’attente de ces mots-là qui ont fait mon émotion d’hier, émotion intacte aujourd’hui, Toute neuve, et ancienne… comme une réminiscence éblouie des joies passées, Ils sont mes seuls amis, et je suis la gardienne de leurs larmes, de leurs joies, de leur souvenir… Ils sont mes frères, mes confidents, mes alliés, mes complices…

J’aime les mots qui dorment dans les livres, pour l’éternité… Ils me tiennent par la main, ils me tiennent par le cœur, et nous allons ainsi, sans regrets et sans peur… »

eva texte et photo ©